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Une année très chargée pour le pape

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Avant le deuxième synode sur la famille en automne, où seront discutés les sujets qui font le plus débat au sein de l’Église catholique, l’agenda 2015 du pape François sera bien rempli.

Vatican Pope Christmas

L’année 2015 s’annonce chargée pour le Pape. (Photo : AP)

Voyages aux quatre coins du monde, une encyclique sur l’environnement, la réforme du gouvernement de l’Église, un nouveau synode sur la famille : l’année 2015 s’annonce chargée pour un pape intrépide qui déploie une activité tous azimuts. L’année démarrera sur les chapeaux de roue. Après avoir expliqué devant les ambassadeurs son succès dans la réconciliation cubano-américaine et sa vision de la «troisième guerre mondiale par morceaux» qu’il dénonce, le pape argentin, âgé de 78 ans, s’envolera pour une semaine au Sri Lanka et aux Philippines.

À Manille, l’attend une des plus grandes foules catholiques du monde. Ce sera une rencontre avec l’Asie, mosaïque de multiples religions, qui le fascine. Avec toujours le regard tourné vers l’immense Chine avec laquelle le Saint-Siège rêve un rapprochement. En février il convoque un consistoire, réunissant tous les cardinaux du monde, pour exposer sa réforme ardue de la Curie, le gouvernement central de l’Église, et créer une dizaine de nouveaux cardinaux. Cette réunion pourrait être tendue. Le pape a durement mis en garde la Curie dans ses vœux en décembre contre les «quinze maladies» qui la menacent – soif de pouvoir, arrogance, mondanité, corruption.

> Discours à l’ONU à New York

La réforme économique et financière du petit État, déjà bien engagée, devrait aller de l’avant, tout comme celles de son gouvernement et de sa communication, à peine entamées. Au printemps aussi est prévue la publication de son encyclique sur l’écologie humaine et l’environnement, un texte auquel il travaille depuis longtemps. On évoque même au Vatican l’idée d’un sommet interreligieux sur ces thèmes, à quelques mois de la conférence de Paris sur l’environnement, fin 2015. Aux évêques français mi-décembre, le pape a énuméré huit ou neuf voyages à l’étranger dans l’année, dont quatre ou cinq sont programmés. Ils n’ont pas révélé la liste. Un voyage aux États-Unis à l’occasion d’une rencontre mondiale des familles catholiques fin septembre à Philadelphie devrait être complété par des étapes à Washington et devant l’ONU à New York. Le discours de ce pape très populaire y est très attendu. Il devrait se rendre à l’occasion à la frontière mexicaine, où émigrent des centaines de milliers de «latinos» vers l’Amérique du Nord, et peut-être dans la foulée dans deux autres pays d’Amérique latine. Sont cités la Bolivie et le Salvador, où l’archevêque des pauvres assassiné en 1980, Mgr Oscar Romero, attend d’être béatifié.

>  » L’année de la Vie consacrée »

Il se rendra très probablement en Afrique, où il n’est pas encore allé. On parle de l’Ouganda, où il pourrait se rendre pour commémorer la canonisation de 22 martyrs, les premiers saints africains, par Paul VI en 1964. Des visites en Espagne, à Avila, ville de Sainte-Thérèse, une des seules femmes docteurs de l’Église, et en France – à Paris, au sanctuaire marial de Lourdes et dans une ville encore inconnue – sont au programme. Mais l’emploi du temps du pape est si chargé qu’il n’est pas impossible que la visite en France soit repoussée début 2016.

L’année du Vatican est aussi marquée par deux évènements importants pour l’Église. Depuis fin novembre se célèbre «l’année de la Vie consacrée», qui concerne quelque 710 000 religieuses et 55 000 religieux (non prêtres) dans le monde. Les problèmes sont nombreux (baisse des vocations, vieillissement, statuts, problèmes financiers) et plusieurs rassemblements et réunions devraient avoir lieu dans l’année avec le pape. L’enjeu est important car des religieux et religieuses dépend le dynamisme de milliers d’instituts, de centres sociaux, d’écoles, d’hôpitaux dans le monde. L’autre évènement sur lequel le pape François joue bien davantage sa popularité est le deuxième synode sur la famille, prévu à l’automne.

Un premier synode très agité en octobre dernier avait fait se confronter toutes les opinions des évêques sur les nombreux défis de la famille dans le monde moderne, y compris les sujets très délicats comme la place dans l’Église des divorcés remariés et des homosexuels, mais aussi la polygamie et les mariages interreligieux. Plusieurs étapes prépareront dans l’année ce synode, dont la discussion d’un questionnaire envoyé aux diocèses dans le monde ou le message du pape à la rencontre de Philadelphie. Ce sera au pape, à l’issue de ce synode, sans doute en 2016, de tirer ses conclusions en décidant ou non de réformes. Pour François, la réussite de ce synode sur la famille est la priorité numéro un.


Cultes : l’État met une distance

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Un accord a été trouvé hier soir entre le gouvernement et les représentants des différents cultes conventionnés auxquels s’ajoute désormais la religion musulmane.

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L’accord conclu hier met un terme à de longs mois de tractactions. (Photos : Hervé Montaigu)

La séparation de l’Église et de l’État est en marche, mais elle évolue sur un terrain plutôt chaotique. Le gouvernement négocie depuis la semaine dernière avec les représentants des cultes conventionnés, auxquels s’ajoute désormais la Shoura pour les musulmans, un accord pour renouveler les conventions cultuelles. Les associations laïques s’offusquent de ne pas avoir été conviées aux débats, alors que la question sur le financement des ministres du culte devrait tout bonnement être retirée du lot des quatre questions figurant au référendum sur la réforme de la Constitution.

Hier soir, le Premier ministre et ministre des Cultes, Xavier Bettel, s’est contenté d’indiquer qu’un accord avait été trouvé et qu’il serait présenté aux députés aujourd’hui avant sa signature.

> Plus que trois questions pour le référendum ?

C’est précisément cet après-midi que la proposition de loi sur le référendum doit être soumise au vote. Avec trois ou quatre questions ? Toutes les rumeurs portent à croire que la question sur la séparation de l’Église et de l’État ne sera pas posée. Il est donc sous-entendu que le CSV pourrait s’entendre avec la majorité, puisqu’il est nécessaire d’obtenir les deux tiers des voix au Parlement pour toute modification de la loi suprême. Or le gouvernement veut rayer l’article 22 de la Constitution, celui qui dispose que les rapports entre l’Église et l’État font l’objet d’une convention à soumettre à la Chambre des députés.

« Nous ne pouvons pas envisager que l’article 22 disparaisse de la Constitution », a indiqué Claude Wiseler, le chef de fraction CSV, hier, joint par Le Quotidien. Selon les informations de RTL, un compromis aurait été trouvé concernant l’article 22 : les conventions avec les cultes resteront gravées dans la Constitution, mais le texte sera modifié pour préciser que l’État est neutre en matière de religion.

En ce qui concerne les cours de religion, ils seront remplacés par un cours unique de valeurs. Le programme gouvernemental le prévoyait, tout comme d’ailleurs il prévoyait de dénoncer les conventions existantes et de « lancer une discussion » sur leur financement. L’initiative « Fir de Choix » regrette de ne pas avoir été entendue en dépit des 25 000 signatures qu’elle a récoltées en faveur du choix entre cours de religion et cours de moral. Les catéchistes devraient être recyclés en professeur des valeurs philosophiques et morales et cette idée, qui semble être retenue dans l’accord, fait sortir les syndicats d’enseignants de leurs gonds, en tout cas le SEW qui n’accepte pas de changer le nom du cours.

Les salaires des ministres du culte seront revus à la baisse et nos confrères de RTL avancent qu’il y aura une phase de transition de 17 ans pour l’Église et que les nouveaux prêtres obtiendront un contrat privé les liant à l’Église comme employeur.

> La Chambre informée aujourd’hui

L’autre grand sujet concerne les édifices que l’État ne veut plus entretenir, soit quelque 450 églises. Selon la même source, le gouvernement prévoit que toutes les églises désaffectées deviennent la propriété communale et que chaque église qui sera désaffectée à l’avenir devra être offerte pour un euro symbolique à l’État ou à la commune afin d’éviter toute spéculation foncière.

L’accord sera donc détaillé ce jour devant les députés. D’abord en commission des Institutions et de la Réforme constitutionnelle ce matin à 9h, puis en séance plénière l’après-midi. Le gouvernement devrait formuler lui-même une demande de débat à la Chambre, celui que réclame d’ailleurs déi Lénk qui se dit scandalisée par le manque de transparence des négociations avec les cultes. Quoi qu’il en soit, il appartiendra à la Chambre des députés d’entériner cet accord, alors que la nouvelle convention devra faire l’objet d’un projet de loi.

Reste la question du référendum. La séparation de l’Église et de l’État ne serait plus un sujet soumis au vote. Du moins pas dans l’immédiat. Car ce sont bien les électeurs qui, tout à la fin du processus, devront dire si oui ou non ils acceptent les modifications apportées à la Constitution.

Comme le rappelait le Conseil d’État dans son avis sur la proposition de loi du référendum, « les électeurs se prononçant par un tel référendum peuvent ainsi, à une majorité simple, refuser une révision constitutionnelle adoptée dans un premier temps par une majorité qualifiée de députés ».

De notre journaliste Geneviève Montaigu

Moins de deniers pour les cultes

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Le gouvernement n’a nullement l’intention de « casser » les religions. Il continuera à les soutenir financièrement, beaucoup moins qu’avant, mais ne veut plus y être obligé.

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L’Eglise catholique a vingt ans pour amortir le choc de sa séparation avec l’Etat. (Photos : AFP/archives Le Quotidien)

« C’est le résultat qui compte », disait hier Mars Di Bartolomeo, président de la Chambre des députés, alors que le doute persiste encore sur le retrait ou non de la question concernant les cultes lors du référendum du 7 juin. Le résultat a été livré hier par le Premier ministre et ministre des Cultes, Xavier Bettel, le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, et le ministre de l’Intérieur, Dan Kersch, tous très impliqués dans la relation qui lie l’État aux communautés religieuses et particulièrement l’Église catholique.

La nouvelle convention indique dans son préambule que les communautés signataires doivent garantir le respect des droits et libertés constitutionnelles et des valeurs démocratiques et garantir la promotion des droits de l’homme, de l’égalité de traitement et l’égalité entre hommes et femmes.

Ce considérant se retrouve de manière plus explicite dans l’article 2 de la convention par lequel les communautés s’engagent à écarter de leur organisation tout membre qui agit ou appelle à agir en violation de ces principes. En cas de manquement, l’article 8 prévoit de suspendre le paiement de l’enveloppe budgétaire allouée par l’État.

Le soutien financier de l’État est toujours assuré. Mais l’enveloppe est beaucoup moins volumineuse surtout en ce qui concerne l’Église catholique. Au terme de la période de transition de 20 ans, l’aide de l’État passera de 23 millions d’euros à 6,75 millions d’euros.

Pour les autres cultes, la réduction du soutien financier est beaucoup moins importante vu qu’ils ne disposaient pas des mêmes ressources que l’Église catholique, se partageant un peu moins d’un million d’euros. Ainsi, le Culte israélite bénéficiera d’une enveloppe annuelle de 315 000 euros, l’Église protestante de 450 000 euros, l’Église orthodoxe de 285 000 euros et le Culte musulman de 450 000 euros. Ce dernier, qui accède enfin au conventionnement, recevait déjà de la part de l’État une aide de 280 000 euros.

> Une convention pour vingt ans

Les comptes de chacune des communautés seront soumis à un contrôle d’un réviseur d’entreprise ou d’un commissaire aux comptes pour les sommes inférieures à 500 000 euros et transmis chaque année au ministre des Cultes.

Dès l’approbation de cette convention, les ministres des Cultes ainsi que tous les collaborateurs des communautés religieuses seront engagés sous le régime du droit privé et tous ceux qui bénéficient de l’ancien régime sont invités à prendre leur retraite à 65 ans au plus tard.

Le but recherché par le gouvernement et clairement revendiqué vise à abolir les deux articles de la Constitution qui obligent l’Etat à subvenir aux besoins des communautés religieuses. « Nous ne voulons plus de cette obligation », déclare Xavier Bettel. La convention établie hier est valable pour une durée de vingt ans mais doit rester facultative au même titre qu’une convention associant le ministère de la Culture à une institution. L’abandon de cette contrainte est une condition pour l’entrée en vigueur de ce nouveau contrat.

C’est toute la question qui oppose la majorité au Parti chrétien-social dont les voix sont nécessaires pour modifier l’article 22 qui consacre ce caractère obligatoire. Or le CSV accroche. « Nous ne pouvons pas envisager que l’article 22 disparaisse de la Constitution », a indiqué hier Claude Wiseler, président de la fraction. L’article 106 relatif aux salaires et pensions des ministres des Cultes ne pose plus de problème. Reste juste à savoir si une question relative à la séparation des Églises et de l’État est encore d’actualité dans le prochain référendum.

De notre journaliste Geneviève Montaigu


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Editorial : le mérite du dialogue

Accord Église-État : l’archevêque de Luxembourg croit en l’avenir

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L’archevêque de Luxembourg, Jean-Claude Hollerich, reste très pragmatique concernant la future relation entre l’Église et l’État. Avant la signature de l’accord ce soir, il souligne les chances que contient ce dernier.

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« Même si je ne suis pas prêt à jubiler, je peux cependant vivre avec le résultat obtenu », souligne Jean-Claude Hollerich. (Photo : archives LQ/Hervé Montaigu)

La semaine écoulée a été marquée par l’annonce de l’accord entre l’État et l’Église qui va marquer un tournant historique dans les relations entre le pouvoir public et les cultes. L’Église catholique est celle qui, sur le papier, perd le plus avec, à terme, une réduction de sa dotation financière, qui va tomber de 24,4 millions à 6,75 millions d’euros. En plus, les cours de religion vont disparaître des écoles publiques.

Malgré ces changements majeurs, l’archevêque de Luxembourg, Jean-Claude Hollerich, n’est pas abattu. Avant la signature, ce soir, de l’accord scellé lundi dernier, le chef de l’Église catholique est revenu samedi, dans les colonnes du Wort, sur la nouvelle donne. Il y souligne les grandes chances que comporte ce nouveau départ pour l’Église catholique. « Lorsque l’accord sera entré en vigueur, notre position sur la place publique sera encore renforcée, justement grâce à la séparation qui existera. L’accord envoie en outre un signal clair (indiquant) que les différents cultes travaillent ensemble, qu’ils s’entendent entre eux et qu’ils ne vont pas tomber dans une guerre des religions », souligne même Jean-Claude Hollerich.

> Un « merci » lancé au gouvernement

Finalement, tout est allé très vite en ce début d’année. L’archevêque qualifie cependant de correcte la démarche du gouvernement. « Même si je ne suis pas prêt à jubiler, je peux cependant vivre avec le résultat obtenu. Il s’agit d’un compromis qui comprend des points qui font mal à l’Église, mais qui lui permettra d’assumer ses devoirs dans les 20 ans à venir », résume Jean-Claude Hollerich, qui tient également à souligner que les négociations étaient certes « difficiles », mais à tout moment « équitables ».

« C’est pourquoi je dois remercier le gouvernement. On a remarqué que leur intention n’était pas dirigée contre les religions. L’objectif était de redéfinir la place des religions dans la société », poursuit l’archevêque.

Jean-Claude Hollerich reste fidèle à son esprit d’ouverture en affirmant « comprendre l’argumentation du gouvernement, car la société n’est, depuis longtemps, plus exclusivement catholique. Il est tout aussi évident que les fabriques d’église ne pouvaient plus continuer à fonctionner sur la base d’une législation qui date de l’époque de Napoléon. On était obligés de se redéfinir et de se repositionner. »

L’accord scellé et signé d’ici quelques heures doit donc permettre à l’Église catholique de repartir du bon pied et de s’adapter à la société actuelle. Le point crucial reste cependant le financement. Jean-Claude Hollerich souligne que l’Église « n’est pas riche ». Même s’il se dit content que les traitements, mais aussi l’avenir des enseignants de religion et des curés restent en partie assuré par l’État. Il se dit également conscient que le financement de l’Église catholique doit être revu.

Dans ce contexte, il est prévu de créer un « fonds d’avenir » qui sera doté par des dons des croyants. « L’Église doit développer une stratégie concrète pour lever des fonds. Cette dernière doit être professionnelle et être soumise à un contrôle afin d’assurer que les donateurs puissent savoir où va leur argent. On a besoin de cette confiance pour pouvoir faire notre travail », lance Jean Ehret, directeur du centre Jean-XXIII, également interrogé par le Wort.

> Les cours de religion vont disparaître

Pour ce qui concerne les cours de religion, l’archevêque a annoncé samedi que l’Église n’allait pas continuer à offrir les cours existant actuellement entre ses murs. Elle va se concentrer, comme jusqu’à présent, sur la catéchèse. « Je regrette profondément que les cours de religion disparaissent. Je regrette également qu’on n’ait pas pu trouver d’accord sur un cours des religions. Or, je constate que, dans le nouveau cours d’éducation aux valeurs, le phénomène des religions aura toujours sa place et que ce cours sera neutre », affirme Jean-Claude Hollerich.

L’autre grande question concerne l’avenir des fabriques d’églises, qui, sous leur forme actuelle, vont continuer à fonctionner jusqu’au 1er avril 2017. Concernant la suite, l’archevêque affirme vouloir fermer le moins d’églises possible. « Si les gens souhaitent que leur église continue à exister, ce sera le cas. Il faudra cependant s’engager », souligne le chef de l’Église catholique du pays.

Il reste donc du pain sur la planche. Mais Jean-Claude Hollerich préfère voir le côté positif des choses. « Il nous faudra vivre avec nos moyens. Cela va nous responsabiliser davantage. (…) Je pense que nous allons avoir une Église vivante mais réaliste. Nous vivons un profond changement de culture généralisé. L’Église est la première à y faire face », conclut l’archevêque.

De notre journaliste David Marques


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Moins de deniers pour les cultes

Le pape appelle le clergé à une lutte transparente contre la pédophilie

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Le pape François a solennellement demandé jeudi à tous les responsables d’Église de ne plus jamais couvrir les scandales de pédophilie, alors que le niveau de prise de conscience et de mobilisation reste encore très inégal à travers le monde.

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Le pape François se dit conscient du fait que sur le terrain, les normes destinées à assurer une tolérance zéro pour les actes pédophiles ne sont pas toujours bien appliquées. (Photos : illustration AFP)

« Il n’y a aucune place dans le ministère de l’Église pour ceux qui abusent des mineurs », a martelé le pape dans une lettre à tous les responsables ecclésiaux, évêques comme supérieurs de communautés religieuses. « Il ne pourra être donné priorité à aucun type de considérations, de quelque nature qu’elles soient, comme par exemple le désir d’éviter le scandale », a-t-il insisté dans ce courrier publié à la veille de la première réunion au complet au Vatican de la commission d’experts mise en place par le pape pour la protection des mineurs.

« Les familles doivent savoir que l’Église n’épargne aucun effort pour protéger ses enfants et qu’elles ont le droit de se tourner vers elle avec une pleine confiance, parce que c’est une maison sûre », a assuré le pape. Les associations d’anciennes victimes comme le réseau américain SNAP continuent pourtant de vivement critiquer les manquements du pape et du Vatican en la matière, fustigeant en particulier la confidentialité qui entoure les procédures internes menées contre les prêtres soupçonnés d’abus.

Jeudi, le SNAP a demandé à la nouvelle commission d’experts de ne pas se contenter de transmettre ses inquiétudes à tel ou tel évêque mais de « livrer maintenant à la justice et aux journalistes des noms » des prêtres coupables et des supérieurs qui les couvrent.

Dans son courrier, le pape François s’est montré conscient du fait que sur le terrain, les normes destinées à assurer une tolérance zéro pour les actes pédophiles ne sont pas toujours bien appliquées. Il a ainsi ordonné aux instances locales de bien appliquer et de « réviser régulièrement » leurs procédures de lutte contre la pédophilie mises en place à la suite d’une circulaire de mai 2011, sous le pontificat de Benoît XVI.

En effet, si les conférences épiscopales des pays développés ont rapidement donné suite à la circulaire de 2011, les réponses tardent en Afrique, en Asie et en Amérique latine.

> Tabou

L’image de l’Église a fortement pâti depuis une vingtaine d’années de la révélation de milliers de cas d’enfants et d’adolescents victimes de sévices sexuels commis par des prêtres, tout particulièrement en Irlande et aux États-Unis entre les années 1960 et 1990.

L’an dernier, une commission de l’ONU avait jugé dans un rapport sévère qu’il restait beaucoup à faire dans la transparence sur ces crimes. Un symposium organisé en 2011 par l’université jésuite de Rome, en présence d’évêques des cinq continents, avait aussi montré à quel point le sujet était tabou et ignoré dans de nombreux pays du Sud, des Philippines jusqu’à l’Afrique.

En outre, certaines conférences épiscopales pauvres n’ont pas les moyens de mettre en œuvre des instruments efficaces, et leur coopération avec les autorités civiles n’est pas transparente.

En décembre, le pape avait d’ailleurs complété la composition de la commission avec huit nouveaux membres venus notamment d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie. « Je pense que cette commission peut être un instrument nouveau, valide et efficace pour m’aider à promouvoir l’engagement de l’Église entière, pour garantir la protection des mineurs et des adultes vulnérables », a estimé le pontife argentin.

Présidée par le cardinal américain Sean O’Malley, cette commission compte sept femmes et neuf hommes. Deux de ses membres, un Britannique et une Irlandaise, sont d’anciennes victimes d’abus commis par les prêtres, et la plupart des autres sont d’éminents psychologues. La commission, qui se réunit pour la première fois au complet de vendredi à dimanche, s’occupera de la prévention, de l’éducation et de la mise en place de « bonnes pratiques » destinées à protéger les enfants et les autres personnes vulnérables comme les handicapés.

AFP

Manternach – Sous le clocher, que d’histoires !

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Passer la matinée dans la localité pour suivre la délicate pose du clocher sur sa tour, c’est aussi se régaler des petites histoires de deux parties très liées. L’église et la commune.

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Le nouveau clocher a été posé sans incident sur l’église. (Photos : Didier Sylvestre)

En l’état actuel des choses, on compte plus de colliers crapaud que de grenouilles de bénitier dans l’église de Manternach. Les murs sont entièrement dissimulés derrière des échafaudages qui courent de part et d’autre de la nef jusqu’au chœur. Les bancs et l’autel sont recouverts de bâches en plastique poussiéreuses et pour couronner le tout, le clocher se retrouve posé sur le sol.

La grande opération d’hier, dans le cadre de la restauration complète de l’église, consistait précisément à remettre le clocher sur sa tour, un toit pyramidal qu’il a fallu reconstruire entièrement pour remplacer l’ancienne structure, rongée par les vers et qui présentait des risques d’instabilité.

Dans un froid de canard, les élus locaux observent la scène qui s’éternise. Mais l’opération est délicate, le clocher doit être bien harnaché et surtout débarrassé de son échafaudage. Il faudra compter deux heures, à la louche. Le secrétaire du conseil de fabrique et conseiller communal (ADR), Robert Mehlen, revient avec un panier sous le bras, passe devant les vasques qui accueillent l’eau bénite et dépose une à une, dans un geste charitable, quelques bouteilles d’eau-de-vie. Par moins deux, cela peut aider, même en matinée.

Mais le meilleur moyen de se réchauffer est d’aller s’abriter à l’intérieur de la mairie, magnifique maison de maître, idéalement placée puisque située juste en face de l’église, comme une continuité de l’édifice. Et pour cause. « Il s’agit de l’ancien presbytère », informe Robert Mehlen qui se lance aussitôt dans l’historique de la bâtisse, « une ancienne propriété de l’abbaye de Saint-Maximin de Trèves ».

Cette belle et imposante demeure, au fil de l’histoire, est devenue patrimoine de la fabrique d’église. « Nous avons voulu la vendre à la commune pour un euro symbolique, mais l’évêché s’y est opposé et après expertise, le manoir a été vendu pour 5,7 millions de francs (142 500 euros) au début des années 90″, explique Robert Mehlen.

« Vendu illégitimement ! », corrige derrière lui le bourgmestre Henri Frank qui fait des allées et venues entre l’église et son bureau d’en face. « Ce ne sont certainement pas les pauvres paysans de Manternach qui ont construit ce manoir en 1755 ! », lui réplique le secrétaire du conseil de fabrique. Bref, les deux parties ne semblent pas d’accord sur le destinataire de cet héritage… Mais si c’est bien la commune qui a construit l’église à ses frais il y a 150 ans, elle a dû payer comptant le presbytère.

Bien. On arrête les sujets qui fâchent, on boit un petit verre, on se réchauffe et on reprend. Le conseil de fabrique de Manternach a donc eu une belle rentrée d’argent et un généreux membre lui a, en plus, légué un terrain à bâtir d’un demi-hectare que le conseil de fabrique loue à la mairie sous forme d’un bail emphytéotique. L’idée que ses avoirs puissent atterrir demain dans un fonds commun, selon les termes de la nouvelle convention signée entre l’État et l’Église catholique, ne réjouit pas Robert Mehlen.

> Convention et autonomie communale

« Si le conseil de fabrique est obligé de céder ses avoirs à ce fonds, je considère cela comme une expropriation. Le jour où un conseil refuse de verser ses deniers, la justice devra se prononcer et l’issue est, à mes yeux, incertaine », estime le bourgmestre Henri Frank. Il peste contre cette nouvelle convention « qui a été imposée et qui ne répond à aucune nécessité politique », selon lui.

La commune de Manternach a entièrement financé les trav

aux de rénovation pour environ 200 000 euros. Ce qui ne sera plus possible à l’avenir selon les termes de la nouvelle convention. « Bien sûr que ce sera possible ! », réagit Henri Frank. Pourtant, le texte stipule ceci : « Le fonds sera seul responsable de la gestion des édifices qui lui seront confiés ainsi que de l’administration de l’intégralité du patrimoine qui lui sera transmis pour assurer ses obligations. Un cofinancement de ses activités par le secteur communal sera exclu. »

« La commune pourra toujours financer les travaux dans les églises, car cela relève de l’autonomie communale! C’est mon interprétation », lâche le bourgmestre.

Pendant ce temps, le travail progresse du côté du clocher. L’architecte, Uwe Kramer, d’Echternach, est d’un calme olympien. Il sent, comme tout le monde, le vent qui se lève et il ne faudrait pas qu’une rafale vienne perturber le grutier qui attend depuis deux heures dans sa cabine.

Peu après midi, le clocher s’élève enfin, tout doucement, sans un seul bruit de craquement pour venir se poser délicatement sur l’église. Deux à trois riverains sont sortis dans le froid avec leur appareil photo pour immortaliser la scène. Sur le perron de la mairie, les élus applaudissent.

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À Manternach, tout est pratiquement rentré dans l’ordre.

De notre journaliste Geneviève Montaigu

L’Église arménienne canonise les 1,5 million de victimes du génocide

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L’Église arménienne a canonisé ce jeudi les 1,5 million de victimes du génocide arménien, perpétré par les Turcs ottomans, à la veille de la commémoration officielle du centenaire des massacres et malgré les critiques de la Turquie qui rejette le terme de génocide.

« Plus d’un million d’Arméniens ont été déportés, tués, torturés, mais ils sont restés fidèles au Christ », a déclaré le chef de l’Eglise arménienne, le Catholicos Karékine II, lors de cette canonisation, la plus importante numériquement parlant jamais décidée par une Eglise chrétienne.

L’office a été célébré en plein air par Karékine II à Etchmiadzine, à une vingtaine de kilomètres d’Erevan, la capitale arménienne, devant un édifice datant du IVe siècle qui est considéré comme la cathédrale chrétienne la plus ancienne au monde. « Les âmes des victimes du génocide vont enfin trouver le repos éternel », s’est félicité Vardoukhi Chanakian, 68 ans, un employé des services sociaux de Erevan.

« L’Église ne fait que reconnaître les faits »

Les 1,5 million de morts du génocide sont désormais reconnus comme saints par l’Eglise arménienne. L’office a fini à 19h15, un choix symbolique en mémoire de 1915, l’année où le génocide a commencé. Juste après, les cloches ont sonné dans toutes les églises du pays, ainsi que dans plusieurs églises à travers le monde, notamment à Madrid, Berlin, Venise et Paris selon la télévision arménienne, et une minute de silence a été observée.

En canonisant ces victimes, « l’Eglise ne fait que reconnaître les faits, c’est à dire le génocide », a déclaré Karékine II.

Ce vendredi 24 avril, des millions de personnes à travers le monde, dont plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement, vont rendre hommage aux victimes de ces massacres qui ont débuté il y a 100 ans.

AFP

Eglise de Crusnes : entre inquiétude et folles attentes

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La vente de l’église de fer de Crusnes à la top-modèle parisienne Léonore Scherrer vient d’être officialisée. Mais qu’en pensent les habitants ?

Au pied de l’église de Crusnes-cité, les stands pour le festival Musik d’en fer sont montés. Ils n’attendent plus que les groupes de rock et de métal, prévus samedi. Et, quand on jette un œil sur les affiches de la manifestation collées un peu partout dans la commune, on se dit que la période des mines et de la sidérurgie est encore bien présente dans les esprits.

La nouvelle propriétaire de la belle Sainte-Barbe, Léonore Scherrer, top-modèle parisienne qui travaille dans le prêt-à-porter, devra inévitablement composer avec ce passé. Si elle l’oublie, les Crusnois, surtout les plus âgés, seront là pour le lui rappeler. Mais attention, il ne s’agit pas d’une mise en garde. Car tous veulent réserver un bon accueil à la dame, même si la vente de leur église (pour 250 000 euros) les attriste.

«Mon père était mineur. J’ai été baptisé dedans. Je m’y suis marié. Ça fait de la peine aux anciens et ça me fait franchement bizarre de la voir partir dans les mains d’un privé. Mais si Léonore Scherrer vient ici, on lui payera un coup. Et si en plus elle vient avec un chèque pour les associations comme la nôtre, qui ne roulent pas sur l’or, on sera encore plus contents», assure Quinto, de la Boule lyonnaise, prêt à sortir la bière pour l’occasion.

Et le champagne, peut-être plus adapté aux milieux aisés de la capitale ? «Ah ça, non !» Peu importe si sa future voisine est la fille du grand couturier Jean-Louis Scherrer, il n’y aura donc pas d’entorse au règlement pour le bénévole.

«On va voir débarquer du bling-bling»

Ses réflexions rejoignent celles d’Alain, employé municipal occupé à préparer Musik d’en fer : «Il y a eu tellement d’argent qui a été mis dans la rénovation du bâtiment par l’État ou les citoyens (NDLR : 2,4 millions d’euros,) que je trouve ça dommage. La propriétaire va en profiter et réaliser une belle opération financière au passage.»

Jean-Louis Sonzogni, réalisateur du documentaire Les Dames de fer, enfonce le clou. «Il n’y avait pas d’autres solutions, car les collectivités territoriales n’avaient pas l’argent pour acheter et faire vivre le lieu. Et puis, c’est un phénomène de société, la vente des églises, dont il va falloir s’habituer car il y a de moins en moins de pratiquants et car cette religion est moins attachée aux bâtiments que les autres. Mais là, on va voir débarquer du bling-bling, complètement à l’opposé des valeurs que portaient les ouvriers et les mineurs. Et ce qui fait mal au cœur, c’est de voir leur patrimoine partir. À l’intérieur, on a des vitraux magnifiques, des peintures superbes d’Untersteller, un chemin de croix très beau, etc. La DRAC (NDLR : direction régionale des affaires culturelles) devra être vigilante pour que tout soit préservé.»

Malgré tout, beaucoup de Crusnois ne souhaitent pas crucifier Léonore Scherrer. Delphine, du salon City coiffure situé de l’autre côté de la rue, rêve même de voir s’asseoir sur ses fauteuils des «stars. On ne sait jamais. Et pourquoi pas des défilés de mode ?», s’emporte-t-elle dans un grand éclat de rire, avant de reprendre son sérieux : «Je pense que ça peut amener un renouveau dans la commune.»

Nono, le gérant du café Le Point central, a tout entendu depuis plusieurs mois et le début de la mise en vente de ce bien atypique. Le voilà presque soulagé. «Certains jeunes parlaient d’y installer une maison close, d’autres voulaient y mettre une discothèque. Tout ça n’aurait pas été très respectueux. Avec de la musique, en revanche, c’est le cas. Je me dis que le lieu va servir et ne deviendra pas une verrue.»

Enfin, chez les anciens bénévoles de l’association (dissoute) des Amis de Sainte-Barbe, on a le sentiment du devoir accompli. «On n’a pas travaillé pour rien. L’église va vivre et la mémoire des mineurs sera toujours présente d’une manière ou d’une autre», confirme Marie-Étienne Marchal.

Dans douze ou treize jours, Léonore Scherrer rencontrera le maire, Alain Eckel, à Crusnes. Elle en profitera pour partir en repérage et parler de son projet. Elle devrait y installer un studio d’enregistrement de musique. «J’ai entendu également qu’elle y organiserait des concerts lyriques. Est-ce que c’est vrai ? On verra.» L’élu Front de gauche plaisante (à moitié) en évoquant l’arrivée dans son village de la jet-set parisienne. «Si c’est le cas, on saura les recevoir. Entre gens intelligents, on se comprend.»

Sébastien Bonetti (Le Républicain Lorrain)


Le pape crée une instance pour juger les évêques couvrant des abus sexuels

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Les évêques qui se sont rendus coupables d’avoir protégé des prêtres pédophiles pourront être jugés par une nouvelle instance judiciaire créée au Vatican par le pape François, une revendication de longue date des associations de victimes.

Les évêques –qui sont plus de 5.000 dans le monde– pourront être jugés en cas de « manquement à leur devoir professionnel », en vertu du droit canon, par cette « nouvelle instance judiciaire à l’intérieur de la Congrégation pour la doctrine de la foi » (CDF). La CDF, ancien Saint-Office, est chargée au Vatican de veiller dans l’Eglise entière au respect du droit canon.

Le pape a ordonné la nomination de personnel supplémentaire pour ces nouvelles fonctions, a précisé le porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi, qui s’exprimait à l’issue d’une réunion du conseil des cardinaux (C9) chargé de conduire les réformes dans l’Eglise.

François a prévu une période de cinq ans pour évaluer « l’efficacité » du nouveau dispositif. Ce personnel « pourra aussi être employé pour les procès pénaux dans des cas d’abus de mineurs et d’adultes vulnérables (handicapés) de la part du clergé », a précisé le Vatican.

Des associations d’anciennes victimes de prêtres pédophiles réclamaient depuis longtemps que le fait pour un évêque d’avoir couvert des abus sexuels sur mineurs commis par des prêtres de son diocèse soit un délit reconnu et puni par le Vatican.

Double scandale

Condamné avec force par le Comité pour les droits de l’enfant de l’ONU, le scandale des prêtres pédophiles a contribué à discréditer l’Eglise catholiques pour des délits remontant principalement aux années 60-70.

Le scandale était double: des dizaines de milliers de mineur(e)s ont été agressés par des religieux, prêtres et religieuses. Mais des dizaines d’évêques ont aussi refusé d’écouter les plaintes des victimes, leur demandant parfois le silence, protégeant les prêtres accusés ou soupçonnés, parfois en les mutant dans des postes où ils pouvaient continuer leurs forfaits.

Le Vatican a ensuite été accusé d’avoir protégé certains de ces évêques pour éviter les scandales. Le pape Benoît XVI avait demandé en 2011 à toutes les conférences épiscopales d’adopter des dispositifs pour mettre fin à ces scandales et collaborer avec les pouvoirs judiciaires civils. Mais si certains épiscopats occidentaux ont adopté des régimes sévères, d’autres ont du mal à se mettre en règle. Dans certaines cultures, en Afrique et en Asie notamment, ces sujets sont largement tabous et les justices civiles ne sont pas toujours fiables.

Les plaintes contre les évêques seront d’abord reçues par les congrégations pour les évêques, pour l’évangélisation des peuples et pour les Eglises orientales, les trois « ministères » du Vatican compétents pour les évêques. Mais elles auront l’obligation de les transmettre à la Congrégation pour la doctrine de la foi. Depuis janvier, plusieurs membres de la Commission pour la protection des mineurs ont élevé la voix dans des affaires délicates touchant des prélats.

La dernière affaire a fait beaucoup de bruit, car elle concerne le cardinal australien George Pell, tout puissant « ministre » de l’Economie du pape. Ce dernier est accusé par une ancienne victime d’avoir refusé de prendre au sérieux sa plainte contre un prêtre. Le cardinal nie en bloc les accusations, et a menacé de poursuivre l’auteur des accusations, l’expert britannique Peter Saunders, lui-même une ancienne victime. L’autre affaire est la nomination d’un évêque chilien, Juan de La Cruz Barros, par François, alors qu’il est soupçonné d’avoir protégé dans le passé un vieux prêtre accusé de pédophilie.

Jugés en interne

Benoît XVI puis François ont mis en place un dispositif plus sévère, mais les anciennes victimes critiquent le fait que le jugement reste interne à l’Eglise et confidentiel, les affaires des prêtres pédophiles étant jugées en dernière instance par la Congrégation pour la doctrine de la foi.

« Durant ces décennies de crise, les commissions, les procédures, les protocoles et les promesses ont abondé. Mais ils ont été dépourvus de signification. Aussi longtemps que des prêtres sont chargés de s’occuper des autres prêtres qui ont commis ou couvert des crimes sexuels, peu de choses changeront », a réagi dans un communiqué l’association américaine d’anciennes victimes SNAP.

AFP

Etats-Unis : un blanc tue neuf personnes dans une église noire

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Un tireur blanc a abattu neuf personnes mercredi soir dans une église de la communauté noire de Charleston en Caroline du sud (sud-est des États-Unis), et l’auteur de la fusillade était toujours en fuite plusieurs heures plus tard.

La police a indiqué jeudi être toujours à la poursuite d’un homme blanc, âgé d’une vingtaine d’années, aux cheveux blonds et glabre, portant un jean et des grosses chaussures. « Nous avons pu constater qu’il y avait huit individus décédés à l’intérieur de l’église », a expliqué le chef de la police, Gregory Mullen, au cours d’une conférence de presse. Il a précisé que l’un des deux blessés, transportés à l’hôpital le plus proche, y était décédé. « A ce stade nous avons neuf victimes de ce crime hideux », a-t-il dit, estimant qu’il s’agissait « d’un crime motivé par la haine ». Le chef de la police n’a pas donné de précisions sur les identités des victimes.

La fusillade s’est produite vers 21h locales (1h GMT), a précisé la police, dans l’une des plus vieilles églises noires de la ville, l’Emanuel African Methodist Episcopal Church. Le tireur a fait feu pendant une séance d’étude de la bible, une pratique extrêmement courante dans les églises du sud des États-Unis, en semaine comme le dimanche.

Malgré un très important déploiement des forces de l’ordre, y compris des moyens aériens, le tireur, que le chef de la police a qualifié de « très dangereux », n’avait toujours pas été retrouvé cinq heures après le drame. « Comme vous pouvez l’imaginer, nous avons trouvé une scène très chaotique quand nous sommes arrivés », a souligné le chef de la police. La police traque le suspect avec des chiens et « nous voulions nous assurer qu’il n’était pas dans les parages pour commettre d’autres crimes », a-t-il ajouté.

Le Quotidien/AFP

Etats-Unis : l’auteur présumé de la fusillade dans une église noire arrêté

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Un jeune homme blanc de 21 ans, auteur présumé du meurtre à caractère raciste de neuf personnes mercredi dans une église de la communauté noire dans le sud des États-Unis, a été arrêté jeudi.

L’homme, suspecté d’avoir commis l’une des pires tueries motivée par la haine raciale depuis des années aux États-Unis, a été appréhendé à Shelby en Caroline du Nord en fin de matinée, a annoncé le chef de la police de Charleston, Gregory Mullen.

Le suspect a été identifié comme Dylann Roof, habitant dans les environs de Columbia, la capitale de la Caroline du Sud, située à deux heures de route au nord-ouest de Charleston, où a eu lieu la fusillade, selon les autorités locales. Les cheveux coupés au bol, il apparaît sur son profil Facebook vêtu d’un blouson noir sur lequel sont accrochés l’ancien drapeau de l’Afrique du sud du temps de l’apartheid, symbole du régime ségrégationniste, ainsi que celui de l’ex-Rhodésie (devenue Zimbabwe).

Ces deux régimes sont très admirés aux États-Unis par les suprémacistes, qui promeuvent la suprématie des Blancs. Le tueur présumé a déjà eu affaire à au moins deux reprises à la police, notamment pour trafic de drogue. Le président Barack Obama devait s’exprimer pour la première fois sur ce drame à 15h45 GMT à la Maison Blanche. Le suspect, « très dangereux », est « resté pendant près d’une heure avec le groupe » qui étudiait la bible dans l’église avant de tirer, avait précisé auparavant le chef de la police de Charleston.

Des renforts de la police fédérale (FBI) et d’autres agences fédérales sont déjà impliqués dans l’enquête. L’enquête fédérale a été ouverte « en parallèle et en coopération » avec celle des autorités locales, a précisé le ministère de la Justice. La désignation de crime raciste permet d’activer des moyens fédéraux supplémentaires.

La dirigeante locale du mouvement de défense des noirs NAACP, Dot Scott, a rapporté sur CNN qu’une victime aurait été épargnée par le tueur pour témoigner. « Sa vie a été épargnée parce que le tueur a dit ‘je ne vais pas te tuer (…) parce que je veux que tu puisses leur dire ce qui s’est passé' ».

Le suspect présumé Dylann Roof a tué neuf personnes, trois hommes et six femmes. Parmi eux, le pasteur de la paroisse, Clementa Pinckney, grande figure de la communauté noire locale et élu démocrate du Sénat de l’Etat. « C’est une situation inacceptable pour n’importe quelle société. (…) Cette tragédie à laquelle nous sommes confrontés est indescriptible. Personne dans cette communauté n’oubliera cette nuit », a dit le chef de la police, la voix brisée par l’émotion.

Le Quotidien/AFP

L’Église catholique tangue mais ne sombre pas

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En marge de la présentation de son rapport «Faits & Chiffres» de 2014, l’Église catholique a esquissé ses projets pour l’avenir.

Depuis janvier, une nouvelle convention prévoit que l’État va progressivement diminuer le financement des cultes. Actuellement, les capitaux propres de l’Église s’élèvent à 93,9 millions d’euros, le total de ses actifs à 155,4 millions d’euros.

Globalement, la situation financière de l’Église, qui affiche un excédent de 2,62 millions d’euros pour l’année écoulée, est plutôt bonne. Ce chiffre est notamment le fruit des économies réalisées et de l’augmentation du bénéfice du groupe média Saint-Paul et de l’immobilière Maria-Rheinsheim SA Comme en 2013, le patrimoine de l’Église se compose essentiellement de terrains et d’immeubles d’une valeur totale de 131 millions – 7,5 millions de moins qu’en 2013, ce qui s’explique par des corrections de valeur ou la vente d’actifs.

La dette de l’Église est de 45,7 millions. Elle a reculé d’environ 10 millions par rapport à 2013. Celle bancaire, en revanche, est passée de 15,5 millions fin 2013 à 16 millions fin 2014. Quant au Grand Séminaire Centre Jean-XXIII, les comptes sont gérés séparément. Entité autonome, le séminaire a fait d’importantes économies après que l’archevêché a décidé de réduire progressivement ses subventions.

«Des équipes de funérailles»

Malgré ses perspectives positives, l’économiste en chef de l’Église, Marc Wagener, préfère «rester sur la réserve». Avec la signature, le 26 janvier dernier, de la nouvelle convention entre le gouvernement et les cultes subventionnés, il va falloir s’attendre à une augmentation progressive des frais de personnel et donc à une réduction de l’enveloppe. Il est donc primordial, aux yeux de Marc Wagener, de «renforcer les économies et de développer nos activités». Justement, concernant ces projets, l’Église catholique du Luxembourg nous réserve quelques surprises.

Comme l’a expliqué Léon Wagener, vicaire général, un projet en cours vise à créer des équipes de funérailles composées d’hommes et de femmes ayant suivi une formation à la fois pratique et théorique et qui pourraient bientôt remplacer les prêtres. Ils n’auraient pas le droit de conduire des messes, mais pourraient procéder à des «célébrations de la parole». Une mesure qui ne sera probablement pas du goût de tout le monde et qui risque de creuser un peu plus encore le fossé qui sépare fidèles et hommes d’Église.

Jusqu’à présent, un athée indécis pouvait encore espérer être enterré en présence d’un prêtre. Or, bientôt, ce ne sera plus le cas. D’un autre côté, cette réorientation reflète aussi l’image d’une Église qui cherche à se reconstruire une identité et à se positionner au milieu de la vie des gens, au lieu d’accepter d’en être réduite à commenter les grandes étapes de la vie des hommes (naissances, mariages, décès) par quelques paroles sacrées. Une campagne de sensibilisation est d’ailleurs prévue.

L’archevêque hébergera deux réfugiés chez lui

Le développement des activités de l’Église va dans le même sens. Comme l’a expliqué Jean Ehret, directeur du Grand Séminaire Centre Jean-XXIII, il est prévu de transformer cet établissement en un lieu d’études et de rencontres ouvert sur l’extérieur. Centre académique, on y offre déjà un bachelor reconnu par l’État, un master pourrait suivre.

L’établissement changera d’ailleurs de nom en adoptant le titre très mondain de «Luxembourg School of Religion and Society». Autre nouvelle à propos de laquelle rien de précis n’a encore transpiré : l’archevêque de Luxembourg, Jean-Claude Hollerich, accueillera deux réfugiés, la semaine prochaine, qu’il hébergera chez lui, au palais épiscopal, avenue Marie-Thérèse.

Frédéric Braun

Etats-Unis : le tueur de Charleston avoue son crime

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Dylann Roof a avoué à la police être l’auteur de la pire tuerie raciste aux États-Unis depuis des décennies, qui a fait neufs morts mercredi dans une église de la communauté noire de Charleston, selon la chaîne de télévision CNN.

Le jeune homme de 21 ans a déclaré aux policiers qui l’interrogent qu’il voulait «déclarer une guerre raciale», affirme CNN, citant une source policière anonyme. Il coopère avec ses interrogateurs, a également indiqué une source policière à la chaîne locale de NBC.

Photo AFP

Photo AFP

Dylann Roof avait passé une heure avec les victimes pendant une séance d’étude biblique avant de les abattre avec un pistolet automatique. Selon un journaliste de NBC News, qui cite lui aussi des sources anonymes, Dylann Roof aurait hésité avant de passer à l’acte parce que «tout le monde était tellement gentil avec lui».

AFP

Les fabriques d’église menacent de porter plainte contre l’État

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Le Syfel, représentant 258 des 285 fabriques d’église, avec plus de 1 500 membres bénévoles, n’est pas prêt à accepter l’accord signé en début d’année entre l’État et l’Église catholique qui doit préparer le terrain pour une séparation entre l’Église et l’État. Le gouvernement aurait adopté une position «non-démocratique» et même «discriminatoire».

C’est pourquoi le Syfel menace de «déposer plainte pour discrimination et limitation de la liberté de la religion auprès des instances nationales et internationales». Ses membres soulignent qu’«ils sauront se défendre et ne tolèreront pas que des tiers décident sur leur sort».

Ci-dessous la résolution du Syfel (pages 3 et 4 en français) :

Le Quotidien

Etats-Unis : le tueur de l’église de Charleston plaide non coupable

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L’auteur présumé du massacre de l’église de Charleston (sud-est des États-Unis), accusé de crimes racistes dans la mort de neuf Noirs, a plaidé non coupable vendredi devant un juge fédéral.

Dylann Roof, âgé de 21 ans, était menotté et vêtu d’un uniforme rayé de prisonnier à l’occasion de sa première comparution devant un tribunal de Charleston depuis son inculpation le 22 juillet.

Il est accusé d’avoir abattu le 17 juin neuf paroissiens qui se trouvaient dans l’église emblématique pour la communauté noire Emanuel AME de Charleston, dans la pire tuerie raciste de l’histoire récente des États-Unis.

Il avait été formellement inculpé le 7 juillet de neuf assassinats et trois tentatives d’assassinat. Le 22 juillet, un grand jury fédéral a ajouté l’inculpation de crime raciste, en vertu de la loi sur les crimes motivés par la haine en fonction de la race ou de la religion.

David Bruck, avocat du jeune suprématiste blanc, a indiqué que son client était prêt à plaider coupable mais les procureurs fédéraux n’ont pas encore fait savoir s’ils allaient chercher à obtenir la peine de mort.

Le juge fédéral Bristow Marchant a mis près d’une demi-heure pour faire la lecture des 33 chefs d’accusations.

«La procédure a commencé. C’est un long voyage mais nous sommes déterminés à nous assurer que justice sera faite», a déclaré à la presse Norvel Goff, pasteur par intérim de l’église, devant le tribunal.

Dylann Roof, qui avait tiré de sang froid sur les paroissiens en train d’étudier la Bible -tuant notamment le pasteur de l’église et sénateur du parlement local Clementa Pinckney-, a été vu ensuite sur des photos portant le drapeau confédéré, symbole de racisme et d’esclavage pour beaucoup d’Américains.

Son procès devrait s’ouvrir en juillet l’année prochaine.

AFP


Divorcé et remarié ne rime pas avec excommunié, dixit le pape François

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Les divorcés remariés «font toujours partie de l’Église» et ne doivent pas être traités comme des excommuniés, a affirmé mercredi le pape François, alors que le sujet s’annonce explosif au synode sur la famille en octobre.

Sans remettre en cause le dogme catholique sur le mariage religieux, qu’il appelle régulièrement à remettre à l’honneur, le pape a estimé «qu’un accueil fraternel et attentif dans l’amour et la vérité est nécessaire envers les baptisés qui ont établi une nouvelle relation après l’échec d’un mariage sacramentel».

«En effet, ces personnes ne sont pas excommuniées et ne doivent absolument pas être traitées comme telles. Elles font toujours partie de l’Église», a-t-il martelé lors de son audience hebdomadaire dans la vaste salle Paul VI, provoquant des applaudissement nourris. De plus, «il est nécessaire, par amour de la vérité, de bien discerner les situations, faisant par exemple la différence entre qui a subi la séparation et qui l’a provoquée», a insisté le pape.

Fin juin, lors de sa dernière audience générale du mercredi avant une suspension durant tout le mois de juillet, Jorge Bergoglio avait déjà fait preuve de pragmatisme en reconnaissant qu’une séparation était parfois inévitable. «Elle peut même être moralement nécessaire, quand il s’agit de soustraire l’époux plus faible, ou les enfants en bas âge, aux blessures plus graves causées par l’intimidation et la violence, l’humiliation et l’exploitation, mais aussi l’indifférence», avait-il expliqué.

«Pas de portes fermées ! Tous peuvent participer d’une manière ou d’une autre à la vie de l’Église», a martelé mercredi le pontife argentin en évoquant la prière, la liturgie, l’éducation religieuse des enfants, le service des pauvres, l’engagement pour la justice… mais pas les sacrements.

Pour l’Église, un mariage religieux ne peut être dissous. Aussi, le droit canon, considérant les personnes remariées civilement comme infidèles à leur premier conjoint, les exclut-elle des sacrements, dont la communion. L’excommunication est cependant une sanction plus forte, puisqu’elle implique aussi une exclusion de la communauté.

LeQuotidien.lu avec AFP

Rodange veut faire place nette aux habitants

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Elle porte l’image -à tort- d’une localité minée par sa proximité avec les trois frontières… Un no man’s land de pompes à essence et de parkings à ciel ouvert. Mais Rodange va définitivement faire sa mue d’ici 2019 et les mauvaises langues ne pourront plus rien dire.

7,5 millions d’euros vont être investis pour créer un « espace de partage » dans le quartier de l’église. En résumé, une grande esplanade coupée par deux placettes où la voiture, si elle ne sera pas bannie, ne sera en tout cas pas la bienvenue. La zone sera limitée à 20km/h, sans panneaux de signalisation et sans démarcation par un trottoir. Cet espace de promenade, où les élus imaginent déjà des spectacles l’été, ne connaitra qu’une devise : les piétons et les commerçants d’abord !

Plus de 200 logements doivent être construits dans le même secteur, avec 500 m² de cellules commerciales en rez-de-chaussée, ouvertes également aux professions libérales comme les médecins. L’objectif est clair : relancer l’attractivité du centre-ville de Rodange, mise à mal par la concurrence des zones commerciales frontalières, ou par les nouveaux axes comme l’avenue de la gare.

Un sacré défi, car il faudra aussi réorganiser la circulation en passant par exemple, des rues plus éloignées en route nationale.

Les constructions, portées par des promoteurs privés, ont déjà débuté. Des tarifs autour de 4 000 € le mètre carré ont été évoqués, pour celles qui pousseront entre la rue Biewer et la rue des écoles. Cette vaste friche est une aubaine pour développer la localité, tout en préservant les zones naturelles proches, comme la zone humide du parc Im pon.

Hubert Gamelon

Etats-Unis : un blanc tue neuf personnes dans une église noire

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Un tireur blanc a abattu neuf personnes mercredi soir dans une église de la communauté noire de Charleston en Caroline du sud (sud-est des États-Unis), et l’auteur de la fusillade était toujours en fuite plusieurs heures plus tard.

La police a indiqué jeudi être toujours à la poursuite d’un homme blanc, âgé d’une vingtaine d’années, aux cheveux blonds et glabre, portant un jean et des grosses chaussures. « Nous avons pu constater qu’il y avait huit individus décédés à l’intérieur de l’église », a expliqué le chef de la police, Gregory Mullen, au cours d’une conférence de presse. Il a précisé que l’un des deux blessés, transportés à l’hôpital le plus proche, y était décédé. « A ce stade nous avons neuf victimes de ce crime hideux », a-t-il dit, estimant qu’il s’agissait « d’un crime motivé par la haine ». Le chef de la police n’a pas donné de précisions sur les identités des victimes.

La fusillade s’est produite vers 21h locales (1h GMT), a précisé la police, dans l’une des plus vieilles églises noires de la ville, l’Emanuel African Methodist Episcopal Church. Le tireur a fait feu pendant une séance d’étude de la bible, une pratique extrêmement courante dans les églises du sud des États-Unis, en semaine comme le dimanche.

Malgré un très important déploiement des forces de l’ordre, y compris des moyens aériens, le tireur, que le chef de la police a qualifié de « très dangereux », n’avait toujours pas été retrouvé cinq heures après le drame. « Comme vous pouvez l’imaginer, nous avons trouvé une scène très chaotique quand nous sommes arrivés », a souligné le chef de la police. La police traque le suspect avec des chiens et « nous voulions nous assurer qu’il n’était pas dans les parages pour commettre d’autres crimes », a-t-il ajouté.

Le Quotidien/AFP

Etats-Unis : l’auteur présumé de la fusillade dans une église noire arrêté

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Un jeune homme blanc de 21 ans, auteur présumé du meurtre à caractère raciste de neuf personnes mercredi dans une église de la communauté noire dans le sud des États-Unis, a été arrêté jeudi.

L’homme, suspecté d’avoir commis l’une des pires tueries motivée par la haine raciale depuis des années aux États-Unis, a été appréhendé à Shelby en Caroline du Nord en fin de matinée, a annoncé le chef de la police de Charleston, Gregory Mullen.

Le suspect a été identifié comme Dylann Roof, habitant dans les environs de Columbia, la capitale de la Caroline du Sud, située à deux heures de route au nord-ouest de Charleston, où a eu lieu la fusillade, selon les autorités locales. Les cheveux coupés au bol, il apparaît sur son profil Facebook vêtu d’un blouson noir sur lequel sont accrochés l’ancien drapeau de l’Afrique du sud du temps de l’apartheid, symbole du régime ségrégationniste, ainsi que celui de l’ex-Rhodésie (devenue Zimbabwe).

Ces deux régimes sont très admirés aux États-Unis par les suprémacistes, qui promeuvent la suprématie des Blancs. Le tueur présumé a déjà eu affaire à au moins deux reprises à la police, notamment pour trafic de drogue. Le président Barack Obama devait s’exprimer pour la première fois sur ce drame à 15h45 GMT à la Maison Blanche. Le suspect, « très dangereux », est « resté pendant près d’une heure avec le groupe » qui étudiait la bible dans l’église avant de tirer, avait précisé auparavant le chef de la police de Charleston.

Des renforts de la police fédérale (FBI) et d’autres agences fédérales sont déjà impliqués dans l’enquête. L’enquête fédérale a été ouverte « en parallèle et en coopération » avec celle des autorités locales, a précisé le ministère de la Justice. La désignation de crime raciste permet d’activer des moyens fédéraux supplémentaires.

La dirigeante locale du mouvement de défense des noirs NAACP, Dot Scott, a rapporté sur CNN qu’une victime aurait été épargnée par le tueur pour témoigner. « Sa vie a été épargnée parce que le tueur a dit ‘je ne vais pas te tuer (…) parce que je veux que tu puisses leur dire ce qui s’est passé' ».

Le suspect présumé Dylann Roof a tué neuf personnes, trois hommes et six femmes. Parmi eux, le pasteur de la paroisse, Clementa Pinckney, grande figure de la communauté noire locale et élu démocrate du Sénat de l’Etat. « C’est une situation inacceptable pour n’importe quelle société. (…) Cette tragédie à laquelle nous sommes confrontés est indescriptible. Personne dans cette communauté n’oubliera cette nuit », a dit le chef de la police, la voix brisée par l’émotion.

Le Quotidien/AFP

L’Église catholique tangue mais ne sombre pas

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En marge de la présentation de son rapport «Faits & Chiffres» de 2014, l’Église catholique a esquissé ses projets pour l’avenir.

Depuis janvier, une nouvelle convention prévoit que l’État va progressivement diminuer le financement des cultes. Actuellement, les capitaux propres de l’Église s’élèvent à 93,9 millions d’euros, le total de ses actifs à 155,4 millions d’euros.

Globalement, la situation financière de l’Église, qui affiche un excédent de 2,62 millions d’euros pour l’année écoulée, est plutôt bonne. Ce chiffre est notamment le fruit des économies réalisées et de l’augmentation du bénéfice du groupe média Saint-Paul et de l’immobilière Maria-Rheinsheim SA Comme en 2013, le patrimoine de l’Église se compose essentiellement de terrains et d’immeubles d’une valeur totale de 131 millions – 7,5 millions de moins qu’en 2013, ce qui s’explique par des corrections de valeur ou la vente d’actifs.

La dette de l’Église est de 45,7 millions. Elle a reculé d’environ 10 millions par rapport à 2013. Celle bancaire, en revanche, est passée de 15,5 millions fin 2013 à 16 millions fin 2014. Quant au Grand Séminaire Centre Jean-XXIII, les comptes sont gérés séparément. Entité autonome, le séminaire a fait d’importantes économies après que l’archevêché a décidé de réduire progressivement ses subventions.

«Des équipes de funérailles»

Malgré ses perspectives positives, l’économiste en chef de l’Église, Marc Wagener, préfère «rester sur la réserve». Avec la signature, le 26 janvier dernier, de la nouvelle convention entre le gouvernement et les cultes subventionnés, il va falloir s’attendre à une augmentation progressive des frais de personnel et donc à une réduction de l’enveloppe. Il est donc primordial, aux yeux de Marc Wagener, de «renforcer les économies et de développer nos activités». Justement, concernant ces projets, l’Église catholique du Luxembourg nous réserve quelques surprises.

Comme l’a expliqué Léon Wagener, vicaire général, un projet en cours vise à créer des équipes de funérailles composées d’hommes et de femmes ayant suivi une formation à la fois pratique et théorique et qui pourraient bientôt remplacer les prêtres. Ils n’auraient pas le droit de conduire des messes, mais pourraient procéder à des «célébrations de la parole». Une mesure qui ne sera probablement pas du goût de tout le monde et qui risque de creuser un peu plus encore le fossé qui sépare fidèles et hommes d’Église.

Jusqu’à présent, un athée indécis pouvait encore espérer être enterré en présence d’un prêtre. Or, bientôt, ce ne sera plus le cas. D’un autre côté, cette réorientation reflète aussi l’image d’une Église qui cherche à se reconstruire une identité et à se positionner au milieu de la vie des gens, au lieu d’accepter d’en être réduite à commenter les grandes étapes de la vie des hommes (naissances, mariages, décès) par quelques paroles sacrées. Une campagne de sensibilisation est d’ailleurs prévue.

L’archevêque hébergera deux réfugiés chez lui

Le développement des activités de l’Église va dans le même sens. Comme l’a expliqué Jean Ehret, directeur du Grand Séminaire Centre Jean-XXIII, il est prévu de transformer cet établissement en un lieu d’études et de rencontres ouvert sur l’extérieur. Centre académique, on y offre déjà un bachelor reconnu par l’État, un master pourrait suivre.

L’établissement changera d’ailleurs de nom en adoptant le titre très mondain de «Luxembourg School of Religion and Society». Autre nouvelle à propos de laquelle rien de précis n’a encore transpiré : l’archevêque de Luxembourg, Jean-Claude Hollerich, accueillera deux réfugiés, la semaine prochaine, qu’il hébergera chez lui, au palais épiscopal, avenue Marie-Thérèse.

Frédéric Braun

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